Archives mensuelles : février 2017

Ce qui est et ce qui n’est pas de la synergologie : astuces de base

  

 

  

 

 

 

Tous les discours sur le non verbal ne sont pas des discours synergologiques, l’actualité permet parfois de s'en rendre compte. Réflexion par l'exemple :

Objet de départ : une étude parue sur le non-verbal  dans le Figaro  le 7 février 2017 .

Réponse : Critique de l'aspect "synergologique" de cet article  le 9 février .

L'aspect synergologique d'un article sur la communication non verbale des politiques paru dans le figaro est vertement mis en doute dans un article proposé à un observatoire des médias. Or c'est sans raison, car la synergologie n'était tout simplement pas invitée dans les lignes du Figaro, les auteurs n'étant pas synergologues et ne le revendiquant pas d'ailleurs… !

L'occasion était tentante en revanche de se saisir de l'opportunité pour expliquer mieux au chroniqueur et au public ce qu'est la synergologie.  Car si Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, le fait de parler de non verbal ne fait pas de celui qui se livre à l'exercice un synergologue pour autant.

Le propos ne consiste pas à poser la question du sérieux de l'étude parue dans le figaro.fr du 7 février 2017, le protocole y étant trop insuffisamment décrit. L'objectif est plutôt de montrer au public par quels signes simples un lecteur et un critique devraient comprendre dès le premier coup d'oeil qu'une étude, papier, article, … est synergologique ou non.

L'étude reproduite par le Figaro consistait à demander à des personnes non spécialistes ("naïves") de regarder le débat télévisé opposant les deux prétendants de gauche à la présidentielle de 2017, soit Benoît Hamon et Emmanuel Valls, afin de pouvoir comparer leur performance à travers l'image et le son.

Ici, dès l'énoncé de la règle du jeu, une personne éduquée à la synergologie savait que cette étude ne pouvait pas relever du champ de la discipline, simplement parce que la synergologie proscrit l'attitude consistant à utiliser des questionnaires afin d'évaluer un ressenti conscient. Elle proscrit cette démarche dite d'auto-évaluation, simplement parce qu'une personne "naïve" sachant qu'elle va être interrogée sur ce qu'elle ressent, a trop tendance à se centrer sur la bonne réponse à trouver au détriment du ressenti lui-même. Et ce, de manière tout à fait inconsciente. Ce problème bien connu est connu sous le nom de  biais de désirabilité sociale. La volonté de bien répondre  est un obstacle à l'objectivité dans les épreuves liées au ressenti.

Les observations synergologiques sont construites de manière distancée c'est-à-dire étiques (sans h) et non émiques lorsque l'objectif est d'évaluer une performance spontanée. Et ce afin d'éviter certains effets de filtres et de halo. La méthodologie utilisée dans l'article du Figaro sera davantage utile dans le domaine du marketing que dans celui de la synergologie.

Les synergologues collectent leurs informations à partir de l’attitude corporelle elle même. L'identification de mêmes attitudes corporelles effectuées par des personnes différentes dans des contextes différents et appelées attitudes dupliquées, permet d'identifier des points de ressemblance émotionnels, relationnels, et cognitifs entre les individus dont les mêmes attitudes sont observées. Ces points communs forment un corpus de départ permettant ensuite d'appliquer ce regard à de nouvelles situations.

Dans le cas de ce débat télévisé , il aurait été possible par exemple d’observer les réactions corporelles de personnes regardant le débat dans le confort de leur intérieur,  sur leur ordinateur personnel avec une caméra branchée (type skype) afin de se préparer à répondre à un moment ou un autre à des questions qui ne seraient finalement jamais venues. Un synergologue aurait ensuite compilé, analysé et comparé leurs réactions non conscientes face à l'image et au son lors du débat.

Cette méthodologie aura elle aussi des limites qu'il conviendrait d'identifier mais elle s'appuie sur un paradigme précis, un corpus de connaissances, des concepts, des méthodes, techniques, modes de validation. 

Il ne semble souhaitable pour personne de parler de synergologie lorsqu'elle n'est pas invitée à la table des réflexions, mais si par contre, l'objectif caché de l'auteur était de permettre à la synergologie d'exposer à touches pointillistes sa méthodologie et faire ainsi parler d'elle, que son intention délicate soit remerciée ici.