Archives mensuelles : décembre 2011

Autisme, autiste et communication non verbale

Dès qu'il est question d'autisme, inlassablement il est écrit, comme c'est le cas dans ce dernier message de l'INSERM  :

"Il est caractérisé par un isolement, une perturbation des interactions sociales, des troubles du langage, de la communication non verbale et des activités stéréotypées avec restriction des intérêts ".

 

Description claire de l'autisme mais pas de l'autiste, car l'être humain autiste est, lui, oublié dans cette définition.
Si la communication non verbale est troublée dans l'autisme, le meilleur moyen d'accéder à la relation avec un enfant autiste est …  le langage corporel.  L'autiste a un langage corporel aussi riche que celui d'un non autiste. Ce qui permet d'accéder à sa compréhension du monde et de ses relations aux autres par d'autres codes que les codes verbaux, si nous savons le regarder, sommes attentionnés à certains détails de son langage corporel comme la configuration de ses mains, par exemple.

Non la communication non verbale de l'autiste n'est pas troublée, elle traduit exactement l'état de sa relation à l'environnement. Elle en est le témoin privilégié, témoigne de lui et témoigne pour l'autre .

Si vous interrogez un parent d'enfant autiste, il sera évidemment intéressé à comprendre ce qu'est l'autisme, mais plus désireux encore de comprendre son enfant à lui !  Et si l'autiste n'accède pas au langage verbal (ce qui n'est pas vrai de tous les autistes), il pense. Nous pouvons penser sans mots (1), nous sommes émus sans mots, et son corps comme celui d'un autre être humain réagit et traduit son ressenti. 
Tout laisse croire qu'à terme la meilleure façon de mieux comprendre un autiste, ce soit simplement de le regarder et de considérer avec sérieux sa parole corporelle…. 
 
(1) Laplane, D,. (2000) : La Pensée d'outre-mots. La Pensée sans langage et la relation pensée-langage. , Ed Sanofi Synthe Labo, Coll Les empêcheurs de penser en rond, Paris, 2000.