Archives mensuelles : mars 2011

Ecriture et esthétique…

Dans une étude reprise par la Revue Cerveau et Psycho (1) , il est noté que les spectateurs des matchs de football (soccer) trouvent plus beaux les buts marqués depuis la gauche du terrain que ceux marqués depuis la droite. Cette recherche note en outre que ce phénomène est inversé dans les pays arabes ! Nous sommes ainsi amenés à nous demander si notre sens esthétique ne pourrait pas être influencé par nos apprentissages de base et notamment le mouvement de l'écriture.
En synergologie , l'observation des gestes dans l'espace nous a convaincu depuis longtemps de cette réalité esthétique liée à l'apprentissage de base de l'écriture. Lorsqu'un être humain fait, tout en parlant, des gestes dont la direction inconsciente semble aléatoire, ils ne sont pas faits par hasard, et ne traduisent pas les mêmes réalités, loin de là, selon qu'ils sont faits à gauche ou à droite de l'espace. Un synergologue, "son coupé" en regardant ou se promènent les mains dans l'espace peut prédire si les propos énoncés au moment ou est effectué le geste, évoquent plutôt le passé ou le futur, et plus intéressant encore, si ces propos expriment un vocable positif ou négatif. Il est dit alors qu'une logique neurosymbolique (2) préside à la direction du geste. Et là aussi la direction des gestes est effectivement inverse, lorsque les gestes sont le fait de personnes issues de peuples araméens. (3)

 

Le rôle de l'écriture semble donc tenir un rôle manifeste dans la structuration de l'inconscient liant le mot et le geste, appelé pour la circonstance "projectif". Et là ou la plupart des gens diront "écoutez bien ce qui je dis" ce n'est sans doute pas un abus de langage d'ajouter également : "mais surtout regardez bien ce que je dis !"

(1)Kranjek Alexandre : Cerveau et Psycho, sept-oct 2010 P.7
(2) Turchet Philippe, Le langage universel du corps, Ed de l'homme 2009. 372 pages.
(3) Aiouaz Rabah : Conscience de soi et synergologie. Revue de Synergologie, 1, pp.35-60.

 

La mauvaise humeur a des vertus !

Des messages à la mode, formes de paradigmes populaires, traversent toutes les sociétés. Parmi ces messages, dans les sociétés aussi bien occidentales qu'asiatiques, il y en a un que vous avez forcément entendu : "Si tu n'es pas de bonne humeur, force-toi à sourire et tu verras, tu vas finir par avoir réellement envie de sourire !" Ce message social de bonne humeur a été testé scientifiquement et il fonctionne bien. Sourire donne envie de sourire.
Maintenant prenons le message autrement et évaluons le sourire à la lueur des émotions primaires. Lorsque nous passons en revue les émotions primaires présentes dès les premiers mois de la vie, à savoir la joie, la tristesse, la peur, la colère, la surprise, le dégout, nous nous rendons compte que cinq sur six de ces émotions (en fait 4 1/2 , car la surprise peut aussi être bonne !) sont des émotions négatives. Si les émotions sont nécessaires à la survie, pourquoi donc tant d'émotions noires ?!
En fait diverses recherches tendent à démontrer que les personnes d'humeur négative ont souvent de meilleures capacités de mémorisation. Elles sont en outre moins facilement influençables. Leur esprit critique éveillé les rend de fait plus lucides. (1)
Il est noté également que les personnes les plus maussades sont plus critiques vis-à-vis à vis d'elles-mêmes et que ce trait de caractère les amène à prendre davantage leurs responsabilités. (2)

Le message synergologique n'a jamais été comportementaliste. Les enseignants de la discipline ont toujours refusé le sempiternel : Ouvrez votre corps pour montrer à l'autre que vous êtes ouvert… ! ou encore : Souriez vous aurez l'air heureux… ! ou bien : Bombez le torse vous aurez l'air plus sûr de vous !… ; et comme pour faire écho au refus du comportementalisme, ce que sous-entendent ces nouvelles études, c'est qu'avoir l'air de bonne humeur à tout prix, n'est sans doute rien de moins que de se mettre dans une posture…. souriante mais peu lucide manquant d'esprit critique, bref une posture… d'imbécile heureux…. !!!
Car lorsque nous sommes de mauvaise humeur c'est quand même parce qu'il y a une raison à ça. Une raison que nous nous masquons à nous-mêmes en prenant la posture désinvolte de la personne heureuse. Gênant vous ne trouvez pas…

Mais aussi plein d'espoir pour celui, celle, qui chercheront à se rapprocher d'eux-mêmes, en essayant de mieux comprendre, plutôt que de fuir pour essayer de devenir, à tout prix , quelqu'un d'autre…

(1) J. Forgas et al., Can bad weather improve your memory. An unobtrusive field study of natural mood effects on real-life memory, in Journal of Experimental Social Psychology, vol. 45, pp. 254-7, 2009. J. Forgas et al., Mood effects on eyewitness memory. Effective influences on susceptibility to misinformation, in Journal of Experimental Social Psychology, vol. 41(6), pp. 574-88, 2005. Paul W. andrews and J. anderson thomson, Jr., The Bright Side of Being Blue: Depression as an Adaptation for Analyzing Complex Problems. in Psychological Review, Vol. 116, no. 3, pages 620– 654; July 2009.

(2) Paul W. Andrews and J. Anderson Thomson, Jr. Depression’s, Evolutionary Roots, Perhaps depression is not a malfunction but a mental adaptation that brings certain cognitive advantages, Scientific American mind, Jan-feb 2010, pp-56-61.